XIIIème – XVIème
Vau-Madeuc tire son nom des sires du Gué-Madeuc qui le possédèrent à une époque très ancienne, dès le XIIIème siècle, dit-on, à l’aurore de leur histoire. D’après la généalogie Budes de Guebriant, par Laboureur, le premier seigneur du Vaumadeuc serait François Madeuc (second fils de Roland VIII et arrière petit fils de Roland V). Il épousa Madeleine de la Croix qui apporta en dot la terre du Parvillé en Pleven où fut reconstruit le manoir au xvème Siècle. Sa mère Péronelle de Coêtquen était la fille de Jean sire de Coêtquen et de Jacqueline de Tournemine.Le 5 juillet 1451, le duc « Pierre II créa » Roland Madeuc, seigneur de Guémadeuc, de Crénolle (Plessala) et de Launay, Chevalier Banneret et lui permit « d’élever, et tenir justice patibulaire à quatre pots », et trois ans après, il lui remit le collier de l’hermine « pour reconnaissance de grands, louables et honorables services que le dit Guémadeuc et les siens ont fait au temps passés et pour qu’ils soient curieux et enclins aux temps à venir à nous faire service » (Trévecly.Op.Cit.)
Fin XVIème siècle, on trouve le Vaumadeuc aux mains de Louise de la Moussaye-Carcouêt, née à Plestan le 20 mai 1565, fille de Jean de la Moussaye-Carcouêt et Claudine du Guémadeuc (troisième épouse)et petite fille de Roland Madeuc et de Peronnelle de Coêtquen. Louise épousa un Le Forestier. Une de leurs fille épousa Charles Le Rebours qui acheta le Vaumadeuc le 17 juin 1642.
XVIIème
François le Rebours achète en octobre 1685. Ce sieur du Vaumadeuc fut interloqué sur sa noblesse (rapport de monsieur Huart) par arrêt rendu en la chambre de la réformation le 26 mars 1669, puis déclaré noble d’extraction (arrêté rendu en la dite chambre le 23 mars 1670 au rapport de monsieur Deniau), (doc arch départ).
A cette époque, on parle du nouveau Vau-Madeuc réalisé par Dame Rebours, dont les jardins sont plantés d’arbres à fleurs et vergers.Des Demoiselles Rebours sont devenues sœur de la Charité à Dinan et à Vannes en 1693.
XVIIIème
Jacques de Lorgeril, homme de vassal de Catherine de Rosmadeuc légue le manoir à sa fille Damoiselle Marie-Anne de Lorgeril, qui le vend à Jean-Baptiste Minet le 21 novembre 1764.
Jean-Baptiste Minet de Villepaye, seigneur du Vau-Madeuc, du Plessix-Bouxière et autres lieux, capitaine de la Hunaudaye, fut inhumé le 2 novembre 1780, dans la chapelle prohibitive du Vau-Madeuc, en l’église de Pléven par le prieur de l’ abbaye de Saint Aubin des bois. Une demoiselle Minet de Villepaye née le 19 juillet 1769 repose également au pied du manoir: « elle fut la providence des pauvres, elle passa faisant le Bien… »
Le Marquis Joseph-Marie-François de Talhouèt, Comte de Sévérac et de Boisorhand, baptisé à Quelneuc le 19 février 1742, conseiller le 5 décembre 1770, puis président à Mortier au Parlement de Bretagne, fit valoir son droit de retrait lignager en 1784. Il rachète le château de la Hunaudaye , le fief, les métairies dont le Vaumadeuc, et devient baron de la Hunaudaye. Il le lègue à sa fille aînée, Madame de Colombel. Celle-ci sans descendance,le laissera à son tour, à sa soeur unique Mathilde-Marie de Talhouèt, née en 1789, et épouse de Jacques du Haffont.
XIXème
Agathe Minet de Villepaye a épousé un M.Le Gris de Kergavérec dont la fille Agathe se maria à Louis-Marie de Verchères d’Availly. Ce mariage laissa une fille Alexandrine qui épousa en février 1848, Enest Urvoy de Closmadeuc, fils cadet d’Achille Urvoy de Closmadeuc qui fut maire de Lamballe de 1848 à 1856. Ernest Urvoy de Closmadeuc, né en 1823, maire de Pléven dans les années 1870,(acte de vente en mairie de Pléven), sera enterré dans la chapelle du Vau-Madeuc avec son épouse Alexandrine-Marie -Caroline de Verchère D’Availly décédée la même année en août et novembre 1879. Leur fils Alain né au Vaumadeuc le 16 février 1853, que son mariage avec Marie de Chalus avait fait chatelain du Prédéro en Planguenoual vendit le Vau-Madeuc à Charles Tresvaux du Fraval.
Charles est né à Laval en 1838, chevalier de Pie IX et de l’ordre constantinien. Il épouse en 1863 Alix Jeanne Marie Henriette Déan de Luigné. Son oncle et parrain l’abbé François Tresvaux du Fraval,chanoine de Paris, laissa au Vau-Madeuc une importance bibliothèque et une riche correspondance. Il écrit de nombreux ouvrages sur les persécutions révolutionnaires et la nouvelle église.
XXème
Marguerite-Marie, fille de Charles Tresvaux du Fraval, née en 1865, épouse en 1899 Jean Edmond Marie Toussaint du Breil de Pontbriand qui rachète en 1910 le Vau-Madeuc à son beau père et il meurt en 1912. Son fils, Paul hérite du Vau-Madeuc, doté d’une centaine d’hectares. Militaire de carrière, il épouse Josette de Lorgeril, sa cousine. En 1944, l’armée du général Patton, tirera sur le Vau-Madeuc avec ses tanks afin de le libérer des allemands. En 1945, le colonel Paul de Pontbriand est arrêté et emprisonné à Fresnes. En 1950, il est en Indochine. Il meurt en 1958, un an après la disparition de son quatrième et dernier fils.
En 1960, la vicomtesse Josette de Pontbriand vend terres et meubles pour restaurer le manoir, le pigeonnier, l’étang, les jardins…Elle est la première dame de Bretagne à ouvrir son château au public en le transformant d’une chambre d’hôte en un hôtel de luxe.
En 1990, à 82 ans, elle vend à son neveu Even O’Neill. Il est fils de Jean O’Neill, capitaine de vaisseau, et de Guyonne du Breil de Pontbriand, et petit fils du général O’Neill enterré à Brest descendant des rois d’Irlande. Even O’Neill a épousé sa nièce Carol, née O’Neill, et avec leurs quatre jeunes garçons continuent de restaurer et d’entretenir ce patrimoine afin de le faire découvrir aux visiteurs du monde entier passionnés d’histoire et de notre culture française. (Témoignages livres d’or)